Écriture Textes et poésie
Textes et poésie

L’appel de la Forêt.

« Je t’aime mon amour, je t’aime ! Ne l’oublie jamais, je t’en conjure, ne l’oublie jamais ! »

Et les arbres continuent de croître alors que j’ai les yeux fixes et le regard éperdu de ne plus voir ce que je suis ! Mon introspection ! Ah la belle affaire ! Et maintenant que je suis aveugle autant sur l’extérieur que sur mon intérieur ? Hein ? Et maintenant ? Rien ! Et toi tu t’es évadé vers d’autres horizons au-delà de ma vision ! Je pourrais monter sur le plus haut des sommets, je n’y verrais pas plus loin que depuis le plus profond des abîmes ! Abîmes où tu m’as laissée, là, perdue et éperdue ! Les arbres poussent comme ils le doivent, comme il est programmé depuis tout temps, ils poussent et moi je suis là au milieu d’eux !
La forêt reprend ses droits, droits qu’elles n’a jamais perdus du reste ! Droits qui sont siens à jamais et pour toujours !

Moi je suis prostrée, je ne bouge pas, prends racines ! Oui c’est ce qu’il y a de plus beau, la forêt m’accepte en son sein, les arbres me prennent pour un des leurs …. c’est beau en effet, mais ce n’est pas partie intégrante de mon plan ! C’est ce qui est blessant et vexant ! Comment vais-je leur expliquer que je ne suis et ne désire en aucun cas devenir plante, végétal ? Ni même écureuil ou je ne sais quel autre habitant beau et noble de cette forêt magique et magnifique ? Non je suis humaine moi, et compte le rester ! et toi qui n’es plus ?! Oh si tu es mais pas là, loin de ma vue, de mon ouïe, de mon toucher et de ma langue désirant encore sentir le goût de ta peau ! Et mon odorat ? Abandonné lui aussi ! Mes sens ne sont plus nécessaires du coup, dois-je les oublier ? Les amoindrir ? Je ne sais ! Je ne sais … et mes mains, qui ne peuvent plus te toucher, t’étant mis hors d’atteinte de ces prolongements de mes bras qui ne sont là, qui n’existent que dans l’optique de t’enlacer, t’embrasser !

T’embrasser toi qui n’es plus dans mon champ de vision, qui n’es plus à la portée de ma voix, ma voix chantante et enchantante qui cantait des formules magiques pour toi, rien que pour toi ! à moins que je laisse la sève monter en moi, que je me laisse encorcer ? Que je m’enracine pour de bon à cette terre fertile et accueillante ? Que je laisse des feuilles émerger de mes pores, et ainsi permettre au vent de jouer et de mélodier grâce à elles ? Entendrais-tu ce doux son d’où tu es ? Entendrais-tu l’appel de mon cœur d’arbre, de plante, de végétal ? Sons mélodieux qui atteignent tes oreilles et transportent ton âme vers d’autres cieux que nous ne partageons pas. Es-tu heureux, es-tu enfin toi, accompli et serein ? En osmose avec ton Cœur en phase avec ton Être ?

Mais ?! Qui es-tu toi, doux corbeau volant à ma rencontre ! Ton plumage est soyeux et d’un beau noir brillant et étincelant ! Tu peux te percher sur mes prémices de branches, je te reçois. Je connais ces yeux, cette expression du regard …. « je t’aime mon Amour » Croasses-tu en chuchotant suavement à mon oreille « je t’aime, ne l’oublie jamais … »
imaginez un croassement suave chuchoté à mon oreille …
Ouais! vérifier la définition de suavité mon Ange, mon Amour !

Édélahiel

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